Les accusations de viol et de menaces de mort à l’encontre de l’opposant Ousmane Sonko continuent de ravir la vedette aux autres sujets d’actualité dans les quotidiens, dont une bonne partie s’intéresse aux ‘’exigences’’ exprimées par ses avocats en guise de préalables à la levée de son immunité parlementaire.
Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar, a déposé auprès de la section judiciaire de la Gendarmerie une plainte contre le parlementaire et leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
La jeune femme déclare avoir été victime de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dont le député serait l’auteur.
Les avocats assurant la défense d’Ousmane Sonko, un fonctionnaire des impôts et domaines radié de la fonction publique par Macky Sall, réclament au président de l’Assemblée nationale, avant la levée de l’immunité parlementaire de leur client, la production d’un rapport médical qui aurait été délivré ‘’en moins de vingt-quatre heures’’ après les faits présumés de viol, selon Tribune et d’autres journaux.
Ils veulent aussi que Moustapha Niasse leur remette les déclarations des témoins et de l’accusatrice, la déposition des témoins qui ont nommément cité une personnalité dans cette affaire, et le réquisitoire introductif du parquet.
Ce sont là les ‘’exigences’’ exprimées auprès du président de l’hémicycle par les conseils de M. Sonko, après qu’un juge d’instruction du huitième cabinet du tribunal Hors Classe de Dakar a saisi Moustapha Niasse d’une demande de levée de l’immunité parlementaire de l’opposant, ajoute Tribune.
‘’Les avocats estiment qu’avant d’enclencher toute procédure de levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef, ces préalables sont nécessaires à la manifestation de la vérité’’, lit-on dans Libération.
‘’Alors qu’Adji Sarr a accusé nommément Ousmane Sonko de viol à travers sa plainte en date du 2 février, le parquet a préféré viser X dans son réquisitoire transmis au juge du huitième cabinet’’ du tribunal Hors Classe, révèle le même journal.
‘’La requête des avocats de Sonko aura-t-elle un écho favorable auprès du progressiste en chef ?’’ s’interroge L’As, faisant allusion à Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance des forces de progrès (majorité présidentielle).
‘’Les avocats de Sonko interpellent Niasse sur des vices de procédure’’, écrit Le Témoin Quotidien, Sud Quotidien estimant que ‘’l’acte 1’’ de la procédure menée en vue de la levée de l’immunité parlementaire du député se jouera ce jeudi, jour de réunion des membres du bureau de l’Assemblée nationale et des présidents des commissions de ladite institution.
Si le bureau et les commissions de la chambre parlementaire se mettent d’accord pour lever l’immunité d’Ousmane Sonko, ‘’la prochaine étape consistera à constituer une commission ad hoc qui se chargera d’entendre le député (…) pour ensuite préparer un rapport destiné à la plénière’’ de l’institution, explique Sud Quotidien.
‘’L’affaire est certes loin de connaître son épilogue, mais la justice sénégalaise a bien l’intention de l’élucider’’, écrit L’Observateur, selon lequel le leader du Pastef pourrait être confronté à ‘’une impitoyable procédure criminelle’’.
EnQuête appelle de ses vœux la tenue d’un procès pour élucider l’affaire. ‘’Le procès est (…) nécessaire pour la sérénité de tous : pour la crédibilité de Sonko et le triomphe de sa cause politique. Plaidant pour la justice sociale, il devra, ici et maintenant, plaider pour la justice tout court, en ne s’y dérobant pas’’, commente le journal.
‘’La jeune Adji Sarr aura beau être l’indéfendable ribaude dépourvue de conscience et de morale que l’on dépeint allègrement sur les réseaux sociaux et même dans une certaine presse (…), il n’en demeure pas moins que, comme tout justiciable mis en cause, elle a droit à une justice équitable’’, ajoute EnQuête.
Le Quotidien, pour sa part, s’inquiète du ‘’silence inhabituel des organisations féminines’’ depuis la survenue de cette affaire judiciaire concernant la jeune femme.
‘’D’habitude dans ce genre situation, les organisations de défense des droits des femmes sont toujours les premières à se signaler (…) Cette fois-ci, certaines d’entre elles, comme l’AJS (Association des juristes sénégalaises), sont restées presque aphones’’, constate-t-il.
Le hic, c’est que ‘’les femmes ne parlent pas le même langage quand il s’agit de porter secours à une sœur sous la menace’’, affirme WalfQuotidien, ajoutant que ‘’les associations de femmes se crêpent le chignon quand il s’agit de la manière de défendre une sœur.’’
ESF/ASG
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